Le Monument aux Morts d'Oran
Toute ville, tout village de France possède son Monument aux Morts.
Les témoins d'évènements tragiques vécus pendant les guerres viennent se recueillir sur ces lieux pour commémorer et rendre hommage à ceux qui ont tout donné pour la liberté.
Obligée de s’exiler en 1962 dans des conditions inhumaines et catastrophiques, les pieds noirs ont du abandonner également leurs monuments aux morts lieux de souvenirs :
La priorité étant la survie et la réinsertion pour une nouvelle vie après bien des difficultés en France métropolitaine.
Comme peut en témoigner ce site le devoir de mémoire n’a pas été oublié.
La participation massive des pieds noirs et des autres communautés présentent en Algérie aux deux guerres mondiales ne pouvait rester sans lieu de souvenir.
N’oublions pas la participation de nos aînés aux combats sur les champs de bataille de VERDUN en 14/18 puis en 39/45 pendant la campagne d’Italie à monte Cassino,
Il fallait à toute notre communauté un lieu du souvenir pour rendre hommage à nos morts. Certains hommes, parfois Pieds-noirs de cœur, toujours honorables et dévoués l'ont compris et ont répondu à cette attente, voici de quelle façon.
L'année 1962 arrive et avec elle, la fin de l'Algérie Française et le rapatriement dramatique de plus d'un million de Français d'Algérie.
Louis Pradel, Maire de Lyon en 1962, ne reste pas insensible à ces déracinés venus d'Afrique du Nord, à tel point qu'ils se voient attribuer pratiquement la moitié des logements de La Duchère.
Ils constituent ainsi l'une des plus grandes concentrations de Pieds-noirs en France.
Édouard Herriot, précédent Maire de Lyon, avait envisagé un jumelage de Lyon et d'Oran dés 1956. Il avait en effet, des liens sentimentaux avec Oran où ses parents étaient enterrés. Ce projet devait aboutir en 1968.
Ainsi, en 1966, Louis Pradel acquit la conviction qu'un lieu de mémoire évocateur du souvenir de l'Algérie Française devait être érigé dans le quartier de La Duchère afin d'honorer cette communauté nouvellement arrivée. Tout naturellement, le choix se porte sur le Monument aux Morts d'Oran.
En décembre 1967, les négociations avec les autorités algériennes aboutissent. La partie supérieure du Monument est alors découpée de son socle haut de huit mètres et la sculpture quitte Oran le 11 décembre 1967 pour Marseille.
L'inauguration a lieu à la Duchère le 13 juillet 1968, en présence de M. Pradel et de nombreux rapatriés.
M. Fenech, Président de la Fédération Nationale des Rapatriés proclama:
"Il rappelle notre terre d'Oranie et le combat de deux générations de ses fils pour que vive la France. Il sera le lieu de recueillement où les rapatriés, qui ont perdu leur tombe, pourront évoquer la mémoire de leurs morts."
le général Jouhaud ainsi que le Bachaga Boualem participent à une émouvante cérémonie le 9 novembre 1968.
Le général Jouhaud déclare :
"En retrouvant aujourd'hui, ici, ce Monument aux Morts, je ne peux m'empêcher de penser à cette inoubliable journée de janvier 1962 au cours de laquelle la population oranaise avec, à sa tête, mon ami Robert Cerdan, rendit un hommage - le dernier- particulièrement émouvant à ses morts. Une cérémonie où Musulmans et Européens, fraternellement unis, animés par la même foi, vinrent en délégation de quartier, de commune et de profession, fleurir et se recueillir."
Différentes plaques commémoratives sont venues compléter le Monument : Hommage à "l'Armée d'Afrique", au "Rhin et Danube", aux "formations supplétives et assimilées pour leurs sacrifices". Et puis cette inscription en lettres d'or :
"En souvenir de leur terre natale, la ville de Lyon à ses enfants d'Afrique du nord quelle a accueillis".
Depuis l’installation du monuments des cérémonies se déroulent chaque année, le 8 mai et le 11 novembre ainsi que le 25 septembre "Journée Nationale d'Hommage aux Harkis".
Texte et photos de LD
Une bougie veille sur nos morts……….